Depuis plusieurs mois, de nombreuses révélations sur les terribles événements qui se sont déroulés au sein de l’établissement scolaire de Bétharram ont été relayées dans les médias, et plus particulièrement des témoignages relatant des abus sexuels et des violences physiques, commis pour la plupart des années 1970 aux années 1990.
Profondément affectées par ces actes ignobles et remplies de compassion pour toutes ces victimes, la congrégation de Bétharram et la direction de l’Ensemble scolaire Beau Rameau ont tenu à rappeler, dans un communiqué commun publié le 16 février 2024, combien elles condamnaient ces actes inacceptables commis sur des mineurs par des religieux ou des laïcs. Depuis, de nombreuses plaintes ont été déposées auprès du Procureur de la République de Pau, ce qui explique les rares déclarations de notre congrégation, soucieuse de respecter la procédure judiciaire en cours.
Tout au long de ces dernier mois, la congrégation de Bétharram a veillé à poursuivre et renforcer toutes les démarches entamées depuis plusieurs années afin de s’assurer que les victimes puissent se manifester et bénéficient de tout l’accompagnement qui leur est dû, mais également pour prévenir que de tels actes ne se reproduisent plus en son sein.
En effet, pour les victimes de violences sexuelles commises par des religieux, la congrégation, dans la continuité du rapport de la CIASE paru en octobre 2021, a voté en Assemblée Générale de la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF), en novembre 2021, la mise en place de la Commission indépendante Reconnaissance et Réparation (CRR).
Depuis lors, informée par la CRR de l’existence d’un certain nombre de victimes, et par son intermédiaire, de nombreux contacts ont permis à la congrégation de rencontrer des victimes qui le souhaitaient. A l’issue de ces rencontres, des lettres de reconnaissance et des réparations financières ont pu être engagées. La congrégation reste pleinement mobilisée pour poursuivre ce chemin pour que les victimes d’abus sexuels soient reconnues et accompagnées dans leur désir de reconstruction.
La congrégation de Bétharram a également pris l’initiative en mai 2024 de prendre contact avec l'Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie, basé à Bayonne, spécialisé dans la promotion des droits humains et de la justice, ainsi que l’assistance aux victimes de violences, notamment sexuelles. Les spécialistes de cette ONG ont rencontré tous les religieux de notre vicariat le 5 juin dernier.
La congrégation a demandé à l’IFJD de l’accompagner pour préparer et animer une rencontre effective, dans les prochains mois, avec les victimes qui le souhaitent.
S’agissant des mesures de prévention, la congrégation n’a pas attendu les années récentes : dès juin 2017, lors du Chapitre Général de notre congrégation, qui regroupe à ce jour 256 religieux en 14 pays (dont 24 français essentiellement basés en France), une motion a été votée pour qu’une vigilance particulière soit respectée pour la protection des mineurs dans nos différents lieux.
En mars 2021, le Supérieur général de la congrégation a publié des « Lignes directrices de la congrégation pour la protection des mineurs et des personnes vulnérables face aux situations d’abus sexuels ». Toutes les communautés les ont mises en œuvre.
En juin 2023, notre dernier Chapitre Général réuni en Thaïlande a indiqué les mesures à prendre pour que nos œuvres soient des "maisons sûres pour tous", comme l'a demandé le pape François. Une cellule d’accueil et d’écoute a été mise en place, suivant ces recommandations.
En juillet 2024, cette démarche de réflexion s’est poursuivie lors de sessions internationales, animées par un psychologue, qui rassemblaient à Bétharram des religieux : formateurs et jeunes en formation.
En juillet 2024, à l’issue des rencontres avec les 5 communautés qui constituent le Vicariat de France-Espagne, le Supérieur général a rappelé la nécessité de se consacrer à l’accompagnement des victimes et à poursuivre les démarches pour aller à leur rencontre.
Par ailleurs, la congrégation, assurant la co-tutelle de l’établissement actuel « L’Ensemble scolaire Beau Rameau » sur les deux sites d’Igon et de Bétharram, veille à l’application des directives données par l’Enseignement Catholique pour que les élèves soient respectés dans leur dignité. La congrégation salue le plein engagement de l’équipe éducative dans ce sens.
A l’issue des rencontres internationales organisées cet été, le Supérieur général de la congrégation a tenu à passer un message fort par lequel il s’engage au nom de la congrégation à « poursuivre avec détermination ce chemin de reconnaissance et de réparation » « en allant à la rencontre de tous ceux qui le désirent », (ces rencontres étant organisées par la CRR et l’IFJD) et à mettre en œuvre « toutes les mesures concrètes » afin que ces violences criminelles soient définitivement bannies.
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